Présentation du régime Shelton ou régime dissocié
Herbert Shelton, naturopathe américain et végétarien, est le père des différents régimes dissociés dont le grand principe est de ne pas mélanger les aliments. Reprenant et interprétant les travaux du Dr Hay (datant de 1911), il publia en 1951 » Food Combining Made Easy « . Après sa mort, en 1985, ses disciples naturopathes continuèrent son oeuvre. Son livre traduit en francais sous le titre » Les combinaisons alimentaires et votre santé » reste l’ouvrage de base de cette méthode qui a régulièrement des adeptes.
L’alimentation dissociée ou régime dissocié ou « Régime Shelton » est une pratique alimentaire consistant à ne pas mélanger tous les aliments au sein du même repas. Le principe est de considérer que ce qui importe n’est pas l’aliment consommé mais quand et comment il l’est. (Alimentation dissociée – Wikipédia)
La théorie qui sous-tend ce mode d’alimentation est qu’il est néfaste de consommer certains aliments durant un même repas. Tout simplement parce que le processus nécessaire à la digestion de l’un est antagoniste à tel autre aliment.
Concrètement l’organisme a besoin de créer un milieu acide pour digérer de la viande, tandis qu’il a besoin d’un milieu basique pour les légumineuses ou les légumes racines riches en glucides: un steak frites s’avère être un casse-tête pour notre organisme qui doit à la fois produire de l’acide dans notre estomac pour déconstruire les protéines animales, et baisser son acidité pour extraire les nutriment de la pomme de terre !
Une autre aberration consiste à consommer des fruits en fin de repas. La digestion des fruits est naturellement très rapide. Sauf que lorsqu’ils arrivent en fin de repas et se retrouvent dans l’estomac à attendre que l’entrée puis le plat de résistance soient d’abord« traités », ils fermentent, créant des gaz mais aussi des substances participants à la prolifération bactérienne.
Shelton distingue ensuite une « famille d’aliments » qu’il estime être neutre, dans le sens de ni acide, ni basique : la plupart des légumes .
Le régime Shelton consiste donc consommer à volonté des aliments acides avec des aliments neutres, ou des aliments basiques avec des aliments neutres, et de manger les fruits loin des repas. Il invite aussi à éviter certains aliments, comme le lait de vache notamment.
Le résultat visé est de faciliter la digestion afin de récupérer l’ensemble des nutriments de chaque aliment, tout en sollicitant moins d’énergie de la part de l’organisme, entraînant moins de somnolence, moins de fermentation intestinale, et moins de déficit nutritionnel.
De la théorie à la pratique
Les aliments riches en protéines se combinent avec les légumes et jamais avec des féculents. Ceux-ci se combinent avec les légumes. Les fruits ne se combinent qu’avec d’autres fruits, sauf le melon qui doit toujours être consommé seul. Mais le citron peut aller avec des protéines (c’est très bien pour le poisson !). Néanmoins si les fruits neutres peuvent se consommer avec des fruits acides et des fruits sucrés, ces derniers ne se consomment pas ensemble.
Quant au lait et aux produits laitiers, ils doivent toujours se consommer seuls, jamais avec un autre aliment. Bizarrement, Shelton recommande de ne pas en manger alors qu’ils sont prévus par ailleurs pour le petit-déjeuner.
Le temps compte également dans le régime dissocié Shelton :On doit attendre 4 heures après un repas de protéines pour consommer des fruits ou des féculents et vice versa. Mais c’est seulement 2 heures d’attente après un repas de fruits pour manger des protéines, des féculents ou des légumes. Et 7 heures si un repas de protéines ou de féculents est riche en matières grasses.
Avantages du régime dissocié Shelton : On peut manger autant qu’on veut puisqu’il n’y a aucune restriction de quantités.
Témoignages
L: En dix ans j’avais pris entre 10 kilos et 12kg. Je me sentais moins à l’aise dans mon corps et, même en faisant attention (du moins je le pensais) à mon alimentation, très peu de gras, légumes cuits à la vapeur, très peu de laitages, je n’arrivais pas à perdre du poids. Et j’avais des problèmes de digestion, avais tendance à somnoler après les repas, pas forcément copieux, et pas mal de gaz dans les intestins. Quand j’ai commencé le régime Shelton, j’ai senti plus d’énergie assez vite. Incontestablement je digérais mieux, et n’avais plus de gaz ni de somnolence, surtout le midi.
Et j’ai commencé à maigrir lentement, sans faire quelque chose de particulier pour ça. Je ne suis pas sûre d’avoir scrupuleusement suivi le régime. Les fruits frais, secs et oléagineux étaient pris en dehors des repas. Puis je respectais juste le fait de ne pas mélanger les protéines animales avec les protéines végétales.
C’était un peu perturbant au début (pas de pain avec le fromage par exemple). Le matin pain grillé avec un peu beurre et le midi j’associais viande ou poisson ou oeuf et fromage avec les légumes et le soir des légumes avec du riz ou des pâtes (pas de fromage sur les pâtes non plus) ou des pommes de terre ou féculent. Pas de dessert sucré.
Je suis ensuite passée au jeune intermittent toujours en régime Shelton en éliminant le petit déjeuner. Et j’avoue que s’était encore mieux.
S : Je suis sujet depuis maintenant 30 ans à des troubles intestinaux diagnostiqués par un gastro-enterologue comme étant une « colopathie fonctionnelle ». Jamais aucun traitement médicamenteux ou d’ordre nutritionnel n’a pu l’améliorer. Je me suis alors tourné vers les médecines dites douces : homéopathie, naturopathies, phytothérapie, compléments alimentaires.
Si certaines améliorations ont pu être constatées au fil du temps, rien ne parvenait à résoudre mes symptômes de façon significative et sur la durée . j’ai donc décidé de réformer mon alimentation en pensant régler mon problème à la base.
J’ai suivi ce régime pendant près de 2 ans. J’ai effectivement noté moins de somnolence après les repas et le fait de pouvoir manger dissocié mais à volonté a grandement facilité la poursuite de ce protocole alimentaire. Néanmoins je n’ai pas constaté de notable diminution de mes problèmes intestinaux. Je suis donc parti à la recherche d’un autre mode d’alimentation et me suis renseigné sur d’autres régimes, suffisamment documentés et ayant le recul de plusieurs années de pratique.
H:
J’ai expérimenté le régime Shelton lors de nos rencontres associatives et je dois dire que je n’ai pas été séduit. Est-ce parce que les plats utilisaient beaucoup les légumineuses ? Je me souviens d’avoir eu plutôt plus de gaz que d’habitude.
Je me souviens aussi que j’avais du mal à être rassasié avec le repas sans féculent et que la fin revenait souvent assez vite.
Bref, je n’y ai pas trouvé la motivation pour le poursuivre chez moi et j’ai été assez content lorsque le groupe est passé à autre chose !
Ab: J’ai mis du temps avant de commencer réellement le régime Shelton. Pas que cela ne m’intéressait pas mais plutôt que j’avais un a priori sur la mise en pratique qui me paraissait hyper compliquée au départ et pour des raisons étranges, pas naturelle. Puis tout le groupe a expérimenté lors de nos rencontres et j’ai donc été un peu « obligée » de m’y mettre.
Finalement, il s’agit simplement de changer le logiciel intérieur qui fait que nous mangeons plus par habitude que par réelle conscience de ce que nous ingérons. Ce qui est très intéressant, c’est que cela m’a donné l’occasion, dans les premiers temps, de faire une gymnastique de cerveau 😉 et de me rendre compte à quel point finalement nous étions pris dans des routines alimentaires conditionnées depuis l’enfance et qui ne sont pas forcément bonnes pour notre organisme. J’ai ressenti une légèreté de digestion très rapidement, quasiment plus d’inflammation intestinale: plus de gaz, et un bien-être au niveau du ventre qui est redevenu souple (il était tout le temps comme gonflé auparavant). Associé à un jeûne intermittent (j’ai supprimé les petits déjeuners mais ai reporté ce repas sur les déjeuner et dîner), j’ai perdu beaucoup de poids sans même le vouloir et rapidement sans changer ma ration calorique quotidienne.
An : J’ai le souvenir d’une méthode assez complexe à mettre en place; alors que j’avais déjà bien en tête ce qu’étaient les protéines, les glucides, les lipides, les légumineuses, les féculents, les céréales, il a fallu appliquer des règles d’association possibles entre différents types d’aliments; on peut manger des légumes sans amidon avec de la viande, du poisson, des oeufs (protéine) mais pas de la viande, du poisson ,des oeufs avec des céréales ou des pommes de terre (féculent) ou des lentilles, du pois chiche (légumineuses); pas de fromage avec les pâtes et autres céréales mais du beurre ou de la crème c’est possible alors que fromage, crème, beurre et huile sont des lipides.
Tout le temps que j’ai suivi ce régime, j’ai eu un tableau récapitulatif sur la porte du frigo pour le suivre correctement.
Je n’ai jamais mangé autant de céréales et de légumineuses que pendant cette période; ça m’a permis de découvrir entre autre l’humus;.
J’ai perdu un peu de poids et n’ai jamais eu de problèmes de digestion et de constipation.
Ca n’est pas un régime que je reprendrais volontiers tant le régime kéto me donne satisfaction.